L’Abbaye royale de l’Epau, aux portes du Mans, célèbre en 2022 la 10e édition de sa saison photographique.
Dix années de photographies exposées en extérieur ou intérieur, du plus grand format au plus petit, du monde entier ou de la Sarthe pour mieux en appréhender les richesses et évolutions… qui démontrent la volonté de faire bouger les clivages, de s’interroger sur le monde qui nous entoure, de mettre en avant la créativité des photographes d’aujourd’hui et dans la valorisation d’un lieu patrimonial offrir une offre culturelle pour tous.
Outre l’Abbaye et son parc de 13 hectares, la programmation se développe également en dehors des murs en trouvant sa place en plein cœur du centre-ville du Mans, à l’Hôtel du Département – Préfecture et à la gare SNCF ou sur des écluses du département de la Sarthe afin de créer un parcours hors les murs accessibles à tous de juin à décembre
Pour cette année exceptionnelle seront présentées les œuvres de Pauline Daniel, Charles Delcourt, Pierrot Men, Baudoin Mouanda, Eric Pillot, Alain Szczuczynski, Joël Geffray et Rémi Lepinay, Slinkachu, Jean-Marie Ghislain, Virginie Nguyen Hoang, Nicolas Krief… sur la thématique de notre rapport à notre environnement, aux autres, à notre mémoire collective, à nos représentations et aux évolutions de la société
En outre seront également valorisés les travaux réalisés par les classes de collégiens participant au dispositif « À l’école du regard – Photographie au collège » ainsi que de nombreuses découvertes comme l’insolite Sténopé immersif créé par le Boucan des Arts et le collectif Clepsydre, accompagné de visites guidées, ateliers, temps de création et formations.
Pour ce 10e rendez-vous photographique, l’Abbaye royale de l’Epau interroge le visiteur
grâce aux regards d’une dizaine de photographes, de manière troublante ou insolite, notre
rapport à notre environnement, aux autres, à notre mémoire collective, à nos représentations
et aux évolutions de la société…
10 ans de photographies exposées en extérieur ou intérieur, du plus grand format au plus
petit, du monde entier pour mieux en appréhender les richesses et évolutions… qui démontrent
sous l’impulsion de Dominique Le Mèner, président du Conseil départemental, et de Véronique
Rivron, présidente de Sarthe Culture, la volonté de faire bouger les clivages, de s’interroger
sur le monde qui nous entoure, de mettre en avant la créativité des photographes
d’aujourd’hui et dans la valorisation de ses lieux culturels offrir une offre culturelle pour
tous.
Salles d’exposition au sein de l’Abbaye ainsi que son parc de 13 hectares deviennent le
terrain de jeu de dialogues entre présent et passé grâce aux installations photographiques.
Chaque exposition est installée dans un espace particulier de l’abbaye avec une scénographie
appropriée afin de permettre un dialogue harmonieux entre la photographie, le bâtiment et son
écrin de verdure.
Ce rendez-vous immanquable de l’été à moins d’une heure de Paris offre un double regard sur
un lieu chargé d’Histoire et des photos saisissant l’instant d’histoires. Chaque exposition a
son propre récit, sublimé par la scénographie qui joue avec le lieu que ce soit au sein de
l’Abbaye, sur les troncs d’arbres, sur les murs d’enceinte …
Pauline Daniel et sa série « Sous la peau » : Série réalisée pour
et avec les Banques Alimentaires sur le thème de la « Lutte
contre le gaspillage ». La question du gaspillage alimentaire
nous concerne tous et apparait comme une des préoccupations
majeures d’aujourd’hui. Les photographes culinaires sont
d’autant plus concernés par cette question qu’ils sont parfois
amenés à gâcher de la nourriture et se retrouvent souvent les
premiers prescripteurs de la dictature du beau. Habituée à
travailler avec le nec plus ultra du produit frais, l’artiste a donc
souhaité que la série soit ici intégralement réalisée avec des
produits abîmés mais ici sublimés : épluchée, travaillés et
scénarisés dévoilant leur éclat intérieur. De même, nous
pourrions tous essayer de révéler le côté sexy d’une poire ou
d’un artichaut un peu terni. La tyrannie des apparences est
tellement trompeuse ; une fois épluchés et travaillés, les fruits
et légumes noircis ou nécrosés se révèlent non seulement
propres à la consommation mais même dignes des plus beaux
mets.
Empruntant au registre de la séduction, les images posent la question de l’attirance et de la répulsion et
propose un cheminement de pensée vers la notion de « Beau à l’Intérieur”. Cette série est toujours en
cours puisque l’artiste complète son approche photographique par un travail au Brésil depuis le mois de
décembre 2021.
Charles Delcourt et sa série «Isle of Eigg » : Quand il
débarque sur Eigg en 2015, Charles Delcourt ressent une
forme de coup de foudre, comme un appel. A la fois pour les
paysages magnifiques de cette île écossaise mais aussi et
surtout pour le mode de vie, rude et engagé que développent
les habitants devenus propriétaires de leur île en 1997. Au
fur et à mesure de ses séjours réguliers sur place, il
découvre et documente leur façon d’être, assortie d’un
modèle énergétique original. L’île d’Eigg est maintenant en
autonomie complète grâce aux ressources durables
(hydroélectrique, éolien et solaire). ISLE OF EIGG est un
travail photographique qui reflète les sensations de Charles
Delcourt face à cette île et ses habitants.
Pierrot Men et sa série « Là où le temps ressemble à l’océan… » :
L’œuvre de Pierrot Men tient à la fois du reportage et de la
photographie d’auteur ; elle est empreinte d’humanisme, elle sait
nous faire ressentir toute la dignité dont sont habités les sujets
qu’il photographie. Finement composées, toujours avec discrétion,
ses images font preuve d’une étonnante capacité à s’émerveiller
sans cesse de son environnement, Madagascar. Pour cette
installation dans l’église abbatiale, Pierrot Men nous invite à la
rencontre de ceux qui vivent sur les côtes de l’île, des pêcheurs
pour la plupart, hommes et femmes mais aussi des enfants dont il
photographie le quotidien, tourné vers la mer.
Baudouin Mouanda pour sa série « Les Fantômes des corniches » :
En république du Congo, le soleil ne décline pas, il tombe ! Dès
qu’il disparait une nuit d’encre engloutit Brazzaville… En raison des
incessantes coupures de courant, dès la nuit tombée, les étudiants
vont réviser leurs leçons à la lumière des lampadaires. La soif
d’apprendre est la plus forte ; pour s’instruire tous les moyens sont
bons. Les grandes artères de la ville, comme les espaces publics :
aéroport, ronds-points jardins, cimetières.
A la maison, rien ne marche, le bruit intempestif des casseroles, le manque d’électricité empêchent de se
concentrer – et oblige à partir à la recherche d’un abri qui offre lumière et calme. Dans ce pays d’Afrique
occidentale de 5,2 millions d’habitants, seulement 47% de la population urbaine a accès à l’électricité. A
Brazzaville, ces étudiant sont surnommés « les fantômes de corniches », du fait de trouver refuge dans ce
qu’ils appellent « la grande bibliothèque à la belle étoile ». Munis de lampes torches ou frontales, ils y
récitent leurs cours d’histoire ou de langues…
Eric Pillot pour sa série sur « In situ » : Depuis plusieurs années, Éric
Pillot photographie l’animal, l’animal sauvage, dont certaines espèces
ne survivront sans doute bientôt plus que dans des zoos dans les
années à venir. Sans utiliser aucune retouche, ni montage numérique,
il a commencé sa série « in Situ » dans les parcs européens, et a
ensuite élargi ce travail dans une autre culture et d’autres espaces,
ceux des États-Unis.
Alain Szczuczynski et sa série « Du Chêne Lorne à La Vallée des
Pierres» : Retrouver, redécouvrir celle dont nous parlons beaucoup
mais que nous n’écoutons plus vraiment et que nous ne prenons plus
le temps de regarder. Voici à quoi nous invite Alain Szczuczynski à
travers les photographies prises au fil des derniers mois au cœur de
la forêt de Bercé. Simplement savoir laisser derrière le brouhaha du
temps des Hommes, profiter des lumières, savoir écouter les
premières tirades d’un merle insomniaque…C’est donc véritablement
une rencontre dont il s’agit, il nous propose « d‘entrer en forêt ».
A partir du mois de juin, ce parcours est complété par une installation scénographique de l’artiste plasticien
Lucas Grandin qui valorise les travaux réalisés par les collégiens des 5 établissements sarthois participants
au dispositif « A l’école du regard, photographie au collège » accompagnés par 6 photographes intervenants.
Outre l’Abbaye royale de l’Epau, la saison photographique se déploie hors les murs avec :
Sur les grilles de l’Hôtel du Département : Pour compléter, la programmation photos, fidèle à ses
orientations, investit l’espace urbain en s’exposant en grand format dans des lieux de centralité et
d’attractivité (grilles de l’Hôtel du département et Gare SNCF) ; elle offre ainsi au regard direct des
passants et des usagers des esthétiques artistiques et photographiques renouvelées.
« Dans l’intimité du sauvage… piéger la lumière, capturer l’instant » par Joël Geffray et Rémi Lepinay
Cela fait bien longtemps que Joël Geffray et Rémi Lépinay entretiennent une liaison passionnée avec la
nature… À force de patience, d’expériences, de découvertes, d’humilité, d’apprentissages, ils sont, en la
côtoyant presque quotidiennement, parvenus à un rare degré d’intimité, et peut-être même de connivence avec
celle qui tisse le fil rouge de leur vie de photographe et un peu de leur vie tout court… Leurs photos nous
parlent des lumières du soir et de la fraîcheur des petits matins. Elles nous disent l’odeur de l’humus après la
pluie, la magie des brumes automnales, la puissance du brame et les harmonies du chant du rouge-gorge.
Elles nous racontent le retour des voyageurs lointains et les douceurs vertes du printemps. Elles nous ouvrent
les portes secrètes des chemins qui font briller les yeux, apaisent les âmes et réjouissent les coeurs.
Jusqu’au 22 mai
« Little people » par Slinkachu
Street artiste britannique, Slinkachu réalise un travail photographique
basée sur des installations originales dans les villes du monde entier.
Il utilise et remodèle des figurines miniatures qu’il installe dans
l’espace urbain. Ces mises en scène, souvent piquantes et drôles sont
ensuite laisser sur place pour le plaisir des passants attentifs.
Du 10 septembre au 11 décembre
Sur les écluses du 11 juillet au 2 octobre 2022
Le voyage se poursuit sur des sites en bord de Sarthe pour inviter à la flânerie. Après Solesmes en 2019 et
Roëzé-sur-Sarthe en 2020, c’est l’écluse de Malicorne-sur-Sarthe qui est intégrée à la saison photographique
cette année. Ce sera l’occasion de revenir sur le travail de trois artistes que nous avions déjà eu le plaisir de
présenter lors des précédentes éditions de la Saison photographique.
À l’écluse de Roëzé-sur-Sarthe 72210 Roëzé-Sur-Sarthe
« L’Invitation » par Jean-Marie Ghislain : Jean-Marie Ghislain a
toujours eu peur de l’eau. Un jour, pour conjurer la peur et par défi, il
décide de plonger au milieu des requins. C’est une révélation. Il vend
tous ses biens et choisit de consacrer sa vie à cet animal.
Aujourd’hui, il est devenu le plus grand photographe de requins au
monde. Les photographies présentées sont le fruit de milliers
d’heures passées sous l’eau en compagnie des principales espèces,
dans toutes les mers du globe. À travers chaque cliché, l’auteur fait
partager l’émotion que lui procurent ses rencontres avec les requins,
en restituant la beauté et la violence de l’un des derniers espaces
naturels sauvages, l’océan.
À l’écluse de Solesmes, Le Port de Juigné, 72300 Juigné-Sur-Sarthe
« L’arc en ciel de Gaza » par Virginie Nguyen Hoang : Virginie Nguyen
Hoang est une jeune photographe belge qui s’intéresse à l’exclusion
sociale et aux conséquences socio-humaines des conflits. En 2014,
elle découvre l’initiative du peintre Mohammed Alseidi « l’Arc-en-ciel
de Gaza ». Le concept est original et participatif : cet artiste s’est
associé aux habitants pour mettre de la couleur dans le quartier.
Murs, pots de fleur, encadrements de porte, murets ou encore pneus
sont sublimés.
À l’écluse de Malicorne- sur-Sarthe, 72270 Malicorne-Sur-Sarthe
« Les variations sarthoises » par Nicolas Krief : Aimant sillonner la
Sarthe, le photographe Nicolas krief nous livre une chronique
saisonnière du territoire, de ses habitants, de ses paysages et de ses
festivités. Avec beaucoup d’humour et un regard décalé, il laisse
librement s’exprimer la dimension romanesque des situations les plus
quotidiennes, des scènes les plus banales.
A propos de l’Abbaye Royale de l’Épau
L’Abbaye Royale de l’Épau constitue l’un des plus beaux exemples de l’architecture cistercienne en
France. En 1229, Bérengère de Navarre, veuve de Richard Cœur de Lion, décide de fonder cette abbaye aux
portes du Mans, où elle sera enterrée un an plus tard. À la Révolution, l’abbaye, presque désertée par les
moines depuis le XVIIIème siècle, est vendue comme bien national à un industriel. Transformée alors en
exploitation agricole, l’abbaye a connu de nombreuses vicissitudes avant son rachat par le Département
de la Sarthe en 1958.
Un vaste programme de restauration lui donne un second souffle faisant de l’abbaye un des hauts lieux
culturels de la Sarthe. L’abbaye accueille également les séances de l’assemblée départementale dont elle
est le siège depuis les années 70. Dernièrement, les recherches du Père Michel Niaussat, moine cistercien
écrivain, mettent en lumière le caractère royal de l’édifice. L’abbaye de l’Epau devient alors Abbaye
Royale de l’Epau en mars 2017.
Parallèlement à cet accroissement culturel et touristique, un autre projet phare va guider le
développement de l’abbaye : la transformation du parc en jardin permaculturel, amorcée par la création
d’un verger conservatoire. Ce jardin, productif, respectueux de l’environnement et cultivé selon un type de
maraîchage innovant, rappelle la vocation du jardin monastique. Fidèle aux principes esthétiques et
spirituels de l’ordre religieux (la vie en autarcie), ce parc offre aux visiteurs un nouveau centre d’intérêt
qui évoluera avec les saisons et les différentes cultures.
Cette dimension agricole est au cœur du projet départemental dont l’objectif in fine vise à restituer le
plus fidèlement les principes originels du lieu.