Saint-Laurent-l’Abbaye : un projet ambitieux de restauration grâce à un héritage généreux
Situé au c?ur de Saint-Laurent-l’Abbaye, dans la Nièvre, se trouve les vestiges d’une abbatiale romane qui témoigne de la splendeur passée de cet édifice historique. Fondée à la fin du VIe siècle et classée au titre des Monuments Historiques, l’abbaye est aujourd’hui en piteux état, nécessitant une restauration d’envergure pour sauvegarder son patrimoine.
Toutefois, un événement récent a donné le coup d’envoi de ce projet de restauration : le généreux legs de Jeanne Pautrat. Cette habitante du village, décédée à l’âge de 104 ans en février 2022, a légué tout son patrimoine, soit un million d’euros, à la Caisse pour les Monuments et les Sites de la Nièvre (Camosine), dans le but de contribuer à la restauration de l’abbaye.
Bien que cette somme soit conséquente, elle ne suffira pas à couvrir l’intégralité des coûts estimés à cinq ou six millions d’euros. Ainsi, il est nécessaire de trouver d’autres sources de financement pour mener à bien ce projet. L’État, la région et le Conseil départemental pourraient être sollicités, étant donné que l’abbaye est classée au titre des Monuments Historiques. De plus, la Camosine envisage de demander l’aide de la Fondation du patrimoine, en participant à son fameux Loto du patrimoine organisé chaque année en septembre.
Mais pourquoi ne pas aller chercher du soutien au-delà des frontières françaises ? Aux États-Unis, le musée d’art de Philadelphie est propriétaire du portail de l’abbaye depuis 1928. Bien qu’il ne soit pas possible de récupérer ce portail, la Camosine espère entrer en contact avec les mécènes du musée pour les convaincre de participer financièrement à la restauration de l’abbaye. Une idée de jumelage entre les mécènes et l’histoire de l’abbaye est envisagée, afin de les lier définitivement à ce projet. De plus, l’association souhaite leur faire découvrir le patrimoine français lors d’un tour mettant en valeur les vignobles de Sancerre et de Pouilly-Fumé.
Une fois restaurée, la question de l’usage de l’abbaye se pose. Actuellement, seule une grande pièce attenante permet de célébrer la messe occasionnellement. La dimension cultuelle sera bien évidemment intégrée au projet de restauration, avec l’objectif de rendre l’église au culte, même si ce n’est que de temps en temps. Par ailleurs, le chantier de restauration sera également un moyen de revalorisation du patrimoine, en impliquant la population, les touristes et les écoles. L’association Rempart propose notamment des initiatives d’insertion et de service civique, ainsi que des activités d’archéologie.
Ce projet de restauration de l’abbaye de Saint-Laurent-l’Abbaye est donc ambitieux et nécessitera des financements conséquents. Grâce à l’héritage généreux de Jeanne Pautrat et aux subventions externes, il est espéré que cet édifice historique retrouve sa splendeur passée et devienne un lieu de vie et de découverte pour la population locale et les visiteurs. La restauration de l’abbaye permettra de panser cette plaie béante et de combler le gouffre entre les ruines et la population, tout en préservant l’histoire et le patrimoine de ce pays.